
L’ordonnance n’est plus actuellement une nécessité absolue, car il existe sur le marché de nombreux principes actifs qui sont catégorisés inoffensifs, mais efficaces contre quelques problèmes de santé qualifiés de bénins. Les industries pharmaceutiques profitent donc de ce marché florissant et fixent leur loi sur les prix qui s’y appliquent.
Hausse conséquente depuis 2010
Selon une étude menée par l’Observatoire des prix des médicaments 2018 et l’association des consommateurs Familles rurales, une croissance à deux chiffres du prix des médicaments sans ordonnance est observée, et cela à hauteur de 25 % en 8 ans. Cette hausse est d’autant plus forte sur certains principes actifs comme le Nurofen dont le prix a augmenté de 24,65 %. Ce dernier est l’un des plus vendus sur le marché, car il traite les maux comme la douleur ou encore la fièvre, le rendant ainsi très populaire parmi les autres médicaments comme le Maalox (11,68 % de hausse) ou encore le Biafineact (13,30 % de hausse). Selon toujours l’étude de l’Observatoire, la principale cause de cette hausse serait l’augmentation de la TVA (Taxe sur la Valeur ajoutée) qui est passée de 5,5 % à 10 % en à peine 2 ans, une augmentation qui est largement controversée et dénoncée par les associations des consommateurs d’autant plus qu’elle est volontairement ou involontairement cachée par les pharmaciens. Les informations concernant ces augmentations ne passent pas et ne sont pas assez mises en avant.
Un marché en perte de vitesse
Cette augmentation des prix a peut-être des impacts sur la vente de ces médicaments, car selon les constatations, les industries pharmaceutiques ont perdu à peu près 2,1 milliards d’euros de chiffres d’affaires, soit environ 4,6 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse n’est pas nouvelle parce que les chiffres étaient pires encore, soit – 5,3 % en 2017. Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer ce phénomène : la première est l’amélioration des conditions de santé des Français qui deviennent plus résistants aux pathologies hivernales. Mais l’ennemi numéro 1 de la vente de médicaments sans ordonnance reste les remèdes dits « naturels » qui engrangent de plus en plus d’adeptes. En effet, les consommateurs sont actuellement très friands de l’aromathérapie, de la phytothérapie, des probiotiques ou encore de la micronutrition. Ces méthodes de « santé naturelle » influent conséquemment sur le chiffre d’affaires global des pharmacies en quasi-stagnation. Les méthodes conventionnelles sont reléguées au second plan au profit des molécules de synthèses qui, aujourd’hui, gagnent du terrain.
Pour conclure, il est constaté que les prix sont en hausse perpétuelle concernant les médicaments sans ordonnance. Les études montrent clairement que depuis qu’ils sont autorisés, les consommateurs subissent, sans forcément le ressentir, une augmentation de 25% depuis 8 ans. Et pourtant, les ventes ne peuvent pas se vanter d’être en hausse à cause de nouvelles substances qui font leur apparition.